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DE LA VILLE DE PARIS.
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[i57i]
Roy, dont il nous deplaist. Mais nous avons faict ce que nous avons peu pour eviter qu'il n'en advienne plus, par les forces que nous avons nionstrées au peuple. Ce qui s'est passé assez bien, encores qu'ilz viennent beaulcoup de gens pour veoir Ia place, qui n'est que commung peuple de la Ville et villages, que l'on renvoyé le mieulx que l'on peult. Et sur l'esperance que nous avons de vous veoir, ne vous ferons plus long discours, sinon aclendant tousjours voz bons commandemens, nous supplirons le Createur vous donner, Monseigneur, en perfaicte sancté très longue et très heureuze vye.
"De Paris, ce xxim° Decembre mil v° lxxi.
«Voz très humbles et très obéissans serviteurs,
"Les Prevost des Marchans et Eschevins cie la Ville de Paris, v
A Monseigneur le Mareschal.
41. — [Nouveau rapport au Roi et au duc d'Anjou.]
21 décembre 1571. (A, fol. 277 v°. B> -0-- 201 v°-)
Et sur le seoir feurent envoyées autres lettres à Sa Majesté et à Monseigneur le duc d'Anjou, son frere, qui estoient telles :
"Sire, depuis le parlement du chevaulcheur qui fut depesché hier à six heures du seoir, tout s'est passé doulcement. Nous avons ceste nuict osté les pierres de la Pyramide qui estoit abattue, qui fut en partie cause dc faire assembler le peuple. Et est toute la nuict passée paisiblement, avec garde. Nous allons encores trouver Monsieur le Prevost de Paris, affin que, avec ses commissaires, sergens, et vostre compaignée de gens à cheval et de pied, de environ cinquante hommes, il marche à cheval ce matin, pour n'estre surprins, ainsi que nous leusmes hier W.
"Sire, Messieurs de Parlement veoyans la grande necessité qui se presente, et pour quelques occasions qui leur semblent necessaires, et affin que les voisins puissent secourir l'ung l'aultre allencontre des séditieux, nous mandèrent de faire prandre Ies armes par les cappitaines des dixaincs'2'. Toutesfois, considerans quc cela va ung peu loing, et actendant
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tousjours voz bons commandemens, nous avons seullement commandé à quelques ungs des plus notables, et aux lieulx où nous avons vu qu'esloit advenu la sédition, à cause que l'on s'est addressé à ceulx de la Religion, pour obliger chacun voisin d'y faire debvoir, et empescher que plus on ne pillé. Nous atten-derons tousjours vostre bon plaisir. Sire, nous supplions le Createur vous donner, en parleicte santé, très longue ct très heureuse vye.
«De Paris, ce vendredy vingt ungniesme jour de Decembre mil vc lxxi.
"Voz très humbles et très obéissans serviteurs et su I ij ec tz,
"Les Prevost des Marchans el Eschevins de la Ville de Paris, »
Ceste lettre a esté retenue jusques à six heures au seoir que, graces à Dieu, toutes choses estoient en toute tranquilité et repos.
"Monseigneur, nous eusnies hier mandement de Messieurs de Parlement pour faire prandre les armes en quelques dixaincs, ce que nous n'avons voullu du tout ordonner, sinon à l'endroict des places là où se sont plustost remuez les séditieux; n'ayans du tout voullu resouldre ceste affaire sans le commandement du Roy. Et aurions, pour eviter ceste occasion, prié le Chevallier du Guet de renforcer son guet de'quatrevingtz soldat/, qu'il n'avoyt encores peu assembler en si peu de temps. Nous sommes bien merriz du mal qui est advenu et de la temerité de tel peuple, auquel on avoyt diffère de monstrer les armes de jour, pour evitter l'occasion qu'ilz avoient prinse de eulx remuer, comme ilz feirent à la derniere sédition, après la publication qui avoyt esté faicte avec les armes; joinct que tout ce qu'il y avoyt de forces avoyt esté par les rues, depuis neuf heures du seoir jusques à six heures du matin, pour assister à la desmolition de la Croix. Il nous deplaist fort de ce qui est advenu, vous suppliant très humblement, Monseigneur, croyre que ceste desmolition n'a esté faicle sans une grande rumeur, ayant affaire à ung si grand peuple espendu en divers lieulx, où il n'a esté possible d'éviter ce malheur. Nous continuerons à empescher, tant jour quc nuict, qu'il n'advienne
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"y en eust ung qui fut pendu par les aisselles en Greve; aulcuns d'eux estoient ù cause d'avoir pris quelques pots de beurre. Combien "toutefois qu'il se trouve que beaucoup desireroient prendre les biens des huguenots, mais mettoient tout au feu, lesdits pauvres gens "avoient esté condamnés à estre pendus el estranglés en lieu où estoit ln Croix de Gastine.;- (Op. cit., p. i3g.)
(1) Var. buous feismes hier» (B).
(2) Voir ci-dessus n° 36, p. 42g.
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